CZ, Binance et leurs alliés semblent vouloir mettre à mal Crypto.com sur Twitter, et c’est pas cool

Alameda Research et sa plateforme d’échange FTX ont largement fait la une ces derniers jours, leur échec étant pleinement imputable à une gestion plus que douteuse doublée d’un appât du gain assez néfaste.

Il serait pourtant malavisé d’oublier que tout cette affaire doit son commencement à Changpeng Zhao, dont les tweets et dumps de tokens bien ficelés ont finalement menés FTX dans sa tombe ; une tombe bien méritée, certes, mais dont le chemin a joliment été balisé par le PDG de Binance.

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Depuis deux jours, Crypto.com semble être la cible d’une vague de dénonciations, accusations et fantasmes en tous genres. La plus grosse nouvelle concerne un virement accidentel de 400 millions de dollars en Ether fait à Gate.io, ce qui n’est clairement pas oufissime ; la somme a cependant été retournée à Crypto.com, et tout est bien qui finit bien ! L’incident est d’autant moins pertinent qu’il s’est déroulé il y a trois semaines, et que tout est revenu à la normale.

Pourtant, l’incident a largement été médiatisé, notamment via un tweet de CZ :

 

https://twitter.com/cz_binance/status/1591690261029130240

 

 

La subtilité derrière ces mots n’a échappé à personne alors que Kris Marszalek venait de publier les cold wallets de Crypto.com abritant les dépôts des utilisateurs. De nombreux articles mais surtout, des posts sur différents réseaux sociaux (plus particulièrement Twitter et Reddit) ont ensuite fleuri ici et là, accusant l’exchange qui sourit aux courageux d’être proche de la faillite.

Encore récemment, d’autres tweets de personnes proches de CZ ont essayé d’ajouter de l’huile sur le feu, entraînant une chute du prix du CRO (actuellement à 0,06€ au moment de l’écriture de cet article).

 

 

 

 

 

Pourquoi ? Deux options se dégagent.

La première est similaire à ce qui s’est passé avec FTX : un bank run, pas assez de liquidités pour couvrir les demandes, et boom, c’est la fin des haricots. A supposer que Crypto.com n’ait pas l’équivalent des dépôts des clients dans ses coffres, l’exchange se retrouverait incapable d’honorer les demandes et prendrait le chemin de BlockFi, Celsius et de toutes les plateformes qui ont eu les yeux plus gros que le ventre.

Mais cette manœuvre pourrait également avoir eu pour objectif de simplement faire baisser le prix du CRO (ce qui est arrivé) afin de permettre à la concurrence d’en profiter à bas prix, pour à l’avenir faire pression sur Crypto.com. C’est exactement ce que Zhao a fait avec FTX, avec les conséquences que l’on connaît.

A l’heure actuelle, les posts continuent de se multiplier sur la possible insolvabilité de Crypto.com, bien que les seules sources citées s’apparentent à du « trust me bro« , et laissent donc à désirer. Marszalek n’a pour l’instant pas fait de commentaire, mais les retraits sont toujours actifs. Mario Nawfal a toujours été réputé pour utiliser les scandales/polémiques du moment afin de promouvoir sa propre entreprise, laquelle bénéficie de partenaires chinois pas toujours identifiable. Les derniers jours ont également montré une proximité inquiétante avec Binance, rendant ses « faits objectifs » tout sauf objectifs.

L’ouverture prochaine de la Coupe du Monde de football 2022, au Qatar, devrait offrir une visibilité importante à Crypto.com et peut-être relever le prix de son token. Mais ce qu’on espère voir tomber, c’est surtout ce rideau de complaisance entre grands partenaires, et ces arrangements de coulisses qui ne bénéficient qu’à ceux impliqués.

Espérons que la crypto-sphère saura faire preuve de discernement

Débâcle de l’UST et de Terra : une attaque bien ficelée derrière un impressionnant fiasco

Cette semaine a vu un événement inédit arriver dans la crypto-sphère : Luna, token top 10 mondial et prometteur, s’est brutalement effondré en l’espace de 72 heures. Il a emporté avec lui son fameux UST, stablecoin algorithmique dont les hauts rendements sur Anchor ont séduit des millions d’utilisateurs ces derniers mois.

Pourtant la blockchain Terra n’est pas un énième scam ou rugpull ; sa solidité et ses dApps axées sur la finance décentralisée prévoyaient un futur radieux au projet de Do Kwon. Mais, justement, ce dernier est une personne qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense, au détriment de son projet. Car le créateur de Terra n’hésite pas à tacler les autres stablecoins ou la finance traditionnelle, se faisant ainsi de nombreux ennemis.

 

 

  • Où, quoi, et surtout comment ?

 

C’est, très probablement, la verve de Kwon qui a causé la chute de Terra. Comment et pourquoi ? Les pistes sont nombreuses, mais il convient de rappeler que Luna et l’UST sont en très forte corrélation : le burn de l’un entraîne la création de l’autre, la stabilité de Luna étant donc primordiale à la valeur algorithmique de l’UST.

Sur son compte Twitter, Onchain Wizard a mené sa petite enquête sur la cascade d’événements qui a conduit la blcockhain Terra à s’effondrer, ainsi que tout son écosystème.

 

 

 

Si la valeur de l’UST est effectivement déterminée par son algorithme et le prix de Luna, la fondation derrière la blockchain Terra a néanmoins entrepris d’accumuler une importante réserve de Bitcoins ; l’idée était qu’en cas de pépin, des liquidités puissent être rapidement injectées afin de maintenir la parité 1 UST = 1 USD.

Sur le papier, en tout cas.

L’attaquant, dont l’identité n’est pas connue, a emprunté 100 000 BTC, dont 15% ont été vendus à la Luna Fundation Guard, pour un prix moyen de 42 000 dollars. Mais surtout, l’attaquant s’est retrouvé avec 1 milliard d’UST, dont l’échange de gré à gré n’a pas eu d’impact sur les marchés publics ; il est également bon de rappeler que l’emprunt de 100 000 BTC est une forme de vente à découvert, avec pour intermédiaire supplémentaire le stablecoin de Terra lui-même.

Toutes les pièces de l’échiquier étaient en place lorsque l’attaquant à sauté dans une pool de la réserve de la LFG, sur le protocole Curve, afin de convertir tous ses UST en autres stablecoins (USDC, DAI et USDT). 350 millions de dollars sont venus impacter la parité de l’UST, qui a vu la LFG être obligée de liquider une partie de sa réserve afin de maintenir le cours à 1 dollar. Alors qu’une dévaluation globale  du stablecoin commence à poindre le bout de son nez, l’attaquant commence à vendre le reste de ses UST (environ 650 millions) sur Binance, contre d’autres stablecoins.

Les coups sont joués, il ne reste plus à la partie qu’à se dérouler selon les règles établies : les utilisateurs paniquent des conséquences de ce mécanisme, qui exerce une pression de vente (« sell pressure » chez nos amis anglophones) sur trois assets :

  • L’UST, vendu/échangé par l’attaquant tant sur Curve que sur Binance
  • Le BTC, vendu par la Luna Fundation Guard pour maintenir la parité de l’UST
  • Luna, dont la conception même enfle sa réserve pour soutenir l’UST

 

Vous l’aurez compris,  cette cascade d’événements digne de Christopher Nolan a pulvérisé toute la valeur de la blockchain Terra, en plus de grignoter celle de Bitcoin. Et par la suite, la peur des utilisateurs a entraîné un effet boule de neige qui a conduit à… la ruine des mêmes utilisateurs.

 

 

 

  • Combien de bénéfices pour l’attaquant… et pourquoi ?

 

Shorter une blockchain entière, qui héberge ce qui était l’un des plus gros stablecoins du marché, ça demande des ressources… et ça en génère ! Si l’est difficile d’avancer un chiffre précis, Onchain Wizard estime que l’attaquant a réalisé 850 millions de dollars de bénéfices.

Ce chiffre peut même largement augmenter en imaginant une position de vente à découvert sur Luna, ce qui est loin d’être impossible ; la ou les personnes derrière cette débâcle ont clairement une très bonne connaissance du mécanisme de parité de l’UST, et parier sur la chute de Luna se serait avéré aussi rentable qu’efficace. Il est donc largement possible que le butin de cette opération soit de l’ordre du milliard de dollars.

C’est donc une très belle prise qui, bien que complexe et coûteuse à mettre en place, s’appuie sur des principes somme toute assez simples. Cela étant dit, l’appât du gain n’est pas nécessairement le seul motif ici présent : encore une fois, Do Kwon s’est fait un certain nombre d’ennemis tandis que Terra menaçait directement les intérêts de la finance décentralisée… et centralisée.

Plusieurs théories évoquent le fond d’investissement américain Citadel, bien qu’aucune preuve tangible n’aille dans ce sens. Il faut toutefois reconnaître que ce coup de maître requéraient d’importantes liquidités, mais également un moral d’acier trempé ; posséder un milliard de dollars en stablecoin ainsi que des positions à découvert sur Bitcoin, ça n’est clairement pas à la porté de tout le monde !

Vous pouvez également suivre la trace de tous les wallets impliqués grâce à Onchain Wizard :

 

 

 

Là où les choses deviennent très intéressantes, c’est que les fonds ont finalement été transférés vers Binance pour être convertis de UST à des stablecoins à la parité théoriquement meilleure. Or, l’inscription sur Binance passe par un processus de KYC, ce qui implique le célèbre échange centralisé puisse connaître l’identité de l’attaquant.

Légalement, rien n’oblige Binance à rendre cette identité publique, et le faire pourrait même causer des soucis à l’exchange. Mais d’aucun se posent déjà la question de savoir si la firme de Changpeng Zhao a eu un rôle dans tout cette histoire…

Crypto.com annonce une donation au Massachusetts Institute of Technology en faveur de la recherche liée aux blockchains

Si la plateforme d’échange Crypto.com n’a pas hésité à allonger les billets verts en sponsorings ces derniers mois (comme pour la Coupe du Monde 2022), elle n’oublie pas pour autant l’aspect caritatif !

Dans un communiqué de presse, l’entreprise singapourienne a indiqué effectuer une donation d’un montant inconnu au Massachusetts Institute of Technology. La célèbre école américaine fait également office de centre de recherche sur de nombreuses technologies, dont la cryptographie. Celle-ci a bien évidemment connu un élan inattendu lors de la dernière décennie, avec la démocratisation et la diversification de la technologie blockchain.

Cette donation sera principalement dotée à la Digital Currency Initiative, une branche du MIT qui étudie la sécurité de Bitcoin et de divers protocoles de communications open-source. Ainsi, une entité neutre pourra aussi continuer de travailler dans ce domaine qui, disons-le clairement, se corporatise de plus en plus.

Ce n’est pas la première fois que Crypto.com donne de l’argent à de tels centres de recherche : la Secure Blockchain Initiative de la Carnegie Mellon University a également reçu une dotation, et la plateforme d’échange est un membre de la Blockchain Association Singapore. Ajoutons également que Crypto.com dispose de son propre département Research & Insight, qui publie de manière mensuelle les résultats de ses recherches.

Coinbase vient vraisemblablement de se rendre coupable d’un important délit d’initié

En tant que seule plateforme d’échange cotée en Bourse, il va de soi que Coinbase n’a absolument pas le droit à l’erreur… mais quelqu’un a oublié de leur dire, on dirait bien.

Hier, le site Internet de l’exchange a listé une cinquantaine de crypto-monnaies qui pourraient potentiellement devenir disponible à l’achat ; ce « post de transparence« , si bien nommé, mentionne majoritairement des shitcoins, ce qui est intéressant en soi.

Mais puisqu’il ne faut jamais sous-estimer les talents de détectives des internautes, des utilisateurs de Twitter ont remarqué que certains wallets ont procédé à de larges achats des cryptos mentionnées dans le blog… et ce avant la parution dudit blog.

 

 

 

 

 

 

Il y a un terme très précis pour ce genre d’agissements : le délit d’initié. Grosso modo, des investisseurs particuliers ou institutionnels ont eu accès à cette liste avant sa publication, laquelle a entraîné une importante augmentation du prix. Aux Etats-Unis, le principe de « inside trading » est en général violemment puni par la loi, et la Securities &  Exchange Commission se fait généralement un plaisir de distribuer les amendes et menaces de peines de prison.

Sauf que techniquement, la régulation des crypto-monnaies n’a pas encore atteint de point et la SEC ets relativement impuissante à manager tout ça – bien que cela ne l’empêche pas d’attaquer Ripple en justice, ou d’interdire les ETF basés sur Bitcoin…

Quoiqu’il en soit, il apparaît effectivement que le post de Coinbase ne visait qu’à faire pumper certains coins en faveur d’acheteurs informés au préalable. Cette pratique pour le moins immorale a également été démontré chez Binance, l’année dernière, sans que quoique ce soit ait pu être fait.

Espérons que les utilisateurs saurons réagir à cette nouvelle…

 

Crypto.com est un sponsor officiel de la Coupe du Monde de Football 2022

Où s’arrêtera le budget marketing de Crypto.com ? Sur la Lune, probablement. L’exchange en ascension fulgurante depuis l’année dernière vient de conclure un partenariat avec la FIFA pour sponsoriser la Coupe du Monde de Football 2022.

Avec 1,1 milliards de viewers sur la finale en 2018, l’événement est un des plus regardés du monde, et ce dans énormément de pays. La stratégie a d’autant plus de ce sens que Crypto.com a noué de nombreux partenariats avec des ligues sportives ces derniers mois, et est notamment devenu un sponsor du Paris Saint-Germain. Dans son communiqué, l’entreprise note que « des opportunités seront offertes pour les utilisateurs, existants et à venir, de regarder des matchs du tournoi ou de gagner des goodies exclusifs« .

En tant que seul sponsor de la compétition évoluant dans le milieu de la blockchain, Crypto.com bénéficiera d’une vitrine immaculée pour partir à la recherche de nouveaux clients, et solidifier encore plus sa présence auprès du grand public.

Pour l’instant, le prix du CRO n’a pas encore encaissé cette nouvelle – même cas de figure pour les attentes liées au Super Bowl, il y a quelques semaines. C’est en soi plutôt normal : la croissance de Crypto.com semble s’organiser autour d’une lenteur maîtrisée, consolidant petit à petit les acquis. Rappelons également que cette Coupe du Monde prendra place du 21 novembre au 18 décembre 2022, laissant encore quelques mois au grand public pour encaisser la nouvelle.

En tout cas, il est plutôt impressionnant de voir un événement de cette ampleur sponsorisé par une plateforme d’échange de crypto-monnaies, donnant à l’ensemble de cette sphère une excellente visibilité. A l’heure où les clubs de football, comme Barcelone, multiplient les projets de tokénisation et de métavers, il est intéressant de voir la FIFA embrasser pleinement ce nouvel el dorado !